Ça c'est fait - San Diego 100m
- 4 minutes de lecture - 824 motsDétails absents de mon précédent article concernant la préparation de la course
Vendredi 6 Juin et Samedi 7 Juin, je courais le San Diego 100m (161km) près du lac Cuyamaca à l’est de San Diego. J’avais fait mes recherches pour estimer quel temps j’allais mettre pour finir la course. Etant donné que je n’avais jamais couru cette distance, j’ai recherché sur Internet (ultrasignup.com) qui avait déjà terminé le SD100 et également couru un des ultra marathons que j’avais couru afin d’avoir de bon points de comparaison.
Le problème c’est que contrairement à une course sur route où le seul aléa est la météo, les courses de sentiers notamment longue distances ont plus d’aléas. Le météo est souvent plus changeante/extrême, l’augmentation des distances fait que la nutrition et l’hydratation doivent être gérés avec précision et le corps prend plus cher ! Il est possible d’avoir un bon jour ou un mauvais jour et le résultat sera clairement différent. Autre donnée importante que je n’ai pas prise en compte c’est l’âge et l’expérience des coureurs.
Du coup, quand je me comparais avec d’autres coureurs similaires, j’obtenais des résultats entre 24 et 31 heures, la durée maximale pour finir la course étant de 32 heures.
La veille de la course
J’ai pris la route jeudi après-midi pour récupérer les clefs de la cabine où j’allais passer la nuit. La cabine se situait à environ 1km de la ligne de départ et d’arrivée et avait vue sur le lac :
Pour dîner, j’ai choisi de manger des lasagnes afin d’avoir suffisamment de sucres lents.
En rentrant, j’ai fini la préparation de ma tenue et suis allé dormir.
Jour J
Le début de la course s’est bien passé, j’avançais à un bon rythme malgré le dénivelé, en effet la plupart des grosses montées et descentes, ce qui fatigue énormément les jambes étaient sur la première partie de la course.
Quelques photos officielles du ravitaillement en haut d’un des sommets (Cuyamaca Peak):
Autre ravitaillement :
Ce ravitaillement (Sweetwater) était le premier où j’avais laissé un sac de provisions, gâteaux salés, bonbons, boisson énergisante, etc. Tout était chaud car c’était exposé en plein soleil pendant des heures …
Jusqu’à présent (et d’ailleurs tout au long de la course), j’arrivais à bien m’alimenter et m’hydrater. Par contre à partir du mile 30 (50km), mon pied droit commençait à me faire mal, ma chaussure irritait l’arrière de mon pied.
Ensuite j’ai eu l’occasion de voir (de trop près), deux serpents à sonnettes. Le premier j’ai sauté par-dessus car il était au milieu du chemin, le second, j’ai presque marché dessus (à moins de 5cm près) car je ne l’avais pas vu. Photo d’illustration :
Ensuite à la tombée de la nuit, au mile 60 (100km), j’ai pu retrouver mon pacer (pote venu courir le reste de la course avec moi).
Vers le mile 65-70, mon pied gauche était aussi douloureux que l’autre pied.
La nuit est passée assez vite et je n’avais pas envie de dormir, par contre les douleurs aux pieds étaient de plus en plus intenses. A partir de 1h du matin, ma vitesse de course à diminué de 50% car je passais plus de temps à marcher qu’à courir à cause de la douleur. Les 20 derniers miles (30 km) étaient durs mentalement et l’augmentation de la température le matin n’a pas aidé.
Levé de soleil :
J’ai finalement fini la course en 31:01:01, plusieurs heures de plus que prévu, mais étant donné les douleurs et les températures élevées, je suis content d’avoir fini. Il y avait 256 participants et seulement 134 personnes ont fini, à peine plus de la moitié ! C’était la troisième année la plus chaude pour cette course !
Moi à l’arrivée :
La médaille (triangle en bois), la boucle de ceinture (tradition pour les course de 100 miles aux Etats-Unis) sur leur support en bois également :
Après être rentré à la maison et avoir pris une douche, j’ai compris pourquoi mes pieds étaient si douloureux, j’avais 6 ampoules, au niveau des orteils, de la voûte plantaire et du talon… Plusieurs jours après la course, seul mon gros orteil du pied gauche me fait mal car il a tapé dans plusieurs rochers.
Ce que je retiens de cette course c’est que 100m (161km) c’est long, mais c’est possible. Je sais aussi que je suis capable d’améliorer mon temps de plusieurs heures. Par contre, je sais aussi que je ne veux pas recourir cette distance à court terme, cela prend trop de temps pour s’entraîner et je ne veux pas faire que de la course à pieds, je veux également me remettre au vélo.